« Greg, you are a very good photographer and it’s obvious that you are a professional from the quality of your pictures and the excellent composition. » LENSCULTURE
Greg Zibell fait partie de ces artistes qui ont choisi de créer en partie parce que conscients de l’urgence à agir face au désordre écologique. Pollution de l’air et des océans, réchauffement climatique, raréfaction des ressources, disparition d’espèces animales, artificialisation des terres, stress hydrique…les raisons de s’inquiéter sont nombreuses.
Pourtant, loin de céder à la facilité de baisser les bras, il est donc apparu clairement à Greg Zibell que s’engager devenait non seulement nécessaire mais surtout indispensable. Il relevait de son éthique personnelle d’être dans l’action, de s’investir pour changer les mentalités, pour recréer une alliance entre les humains et la Terre. Il veut s’engager pour remettre l’Homme non plus au centre du système planétaire mais au milieu, pour lui redonner cette humilité qu’il a depuis trop longtemps perdu, pour qu’il reprenne conscience qu’il ne peut faire sans cette Terre qu’il a et qu’il continue à mépriser, avilir, souiller.
En quelques décennies, nous sommes rentrés dans une nouvelle ère géologique dans laquelle les effets de l’activité humaine sont si néfastes à notre planète (tant à l’atmosphère qu’à la croûte terrestre) que l’on parle d’Anthropocène, l’ère géologique des modifications engendrées par l’homme.
Mais il ne suffit pas de se contenter de critiquer, il faut suivre, pour Greg Zibell selon les termes de Paul Ardenne : « la seule écosophie qui vaille, celle qui jumelle devenir environnemental et devenir sociétal, celle qui fédère vie quotidienne et gestion de la nature dans un même ensemble dépendant et responsable ».
Greg Zibell s’inscrit pleinement dans cette démarche volontariste, engagée et optimiste. Sa vie personnelle accompagne sa production artistique et inversement.
Le travail photographique de Greg Zibell est protéiforme. Il s’agit d’une création qui ne se laisse pas enfermer dans une case. Greg Zibell explore constamment de nouveaux chemins, de nouveaux thèmes. Il est très attaché aux livres en tant qu’objet, et il aime en créer. Dans la série, il trouve le moyen de montrer la complexité du monde. Il a une vision véritablement systémique du monde dont il veut montrer les connexions, les imbrications constantes.
Il cherche à donner le plus de lui-même dans son travail avec intégrité, sincérité, humilité et respect. Le respect est une valeur fondamentale pour lui, respect des autres et de leurs différences, respect de la Nature et de ses différentes composantes, respect de la mémoire, respect de tout ce qui nous lie aux autres humains et biosphère.
Il considère la photographie comme un pont. Un pont entre le passé et l’avenir, un pont entre les hommes par delà les frontières et les dissonances, un pont pour rapprocher les individus autour de leur humanité et destin communs. Il cherche par son travail à convaincre les individus que nous sommes tous membres de la même communauté humaine et plus largement encore de la même communauté de vivants sur Terre. Ainsi quand une espèce disparaît c’est toute la famille des vivants qui est endeuillée.
Tout son travail photographique cherche à amener les autres dans sa recherche de l’empathie et de la bienveillance à l’égard du monde qui nous entoure.
